La qualité de l'eau potable en France est confrontée à des défis majeurs, exacerbés par le changement climatique et les pollutions diffuses, notamment les pesticides, nitrates et PFAS. Depuis 1980, plus de 30 % des captages ont été fermés en raison de pollutions. À ce jour, seuls 1 500 des 33 000 captages existants sont considérés comme sécurisés.
Les captages constituent un maillon essentiel du cycle de l’eau potable. Ils permettent de prélever l’eau brute avant son traitement et sa distribution. Lorsqu’ils sont pollués, c’est l’ensemble de l’approvisionnement en eau qui est compromis, tant sur le plan sanitaire qu’économique !
Face à ces enjeux, le ministère de la Transition écologique a publié en mars 2025 une feuille de route nationale pour renforcer durablement la protection des captages d’eau potable.
La feuille de route s’articule autour de trois axes d’action clairs :
Identifier précisément les aires de captage sensibles : Délimiter les captages menacés et les parcelles sensibles par arrêté, afin de cibler les efforts sur les sites les plus exposés.
Sécuriser en priorité les captages menacés : Mettre en œuvre des actions proportionnées et adaptées aux spécificités locales, en concertation avec les acteurs concernés.
Accompagner les collectivités, agriculteurs et industriels : Fournir des solutions adaptées et graduées pour adopter des pratiques plus durables.
Plusieurs dispositifs structurants sont prévus pour mettre en œuvre cette feuille de route :
Un arrêté ministériel : Définissant les captages sensibles, pour orienter les interventions en lien avec les territoires.
Un guide opérationnel à destination des préfets : Garantissant une gestion cohérente, efficace et adaptée aux réalités locales.
Des financements dédiés : Une enveloppe initiale de 6,5 millions d'euros de subventions issue de la stratégie Ecophyto, complétée par 2 milliards d'euros d'aqua-prêts mobilisés via la Banque des territoires et les enveloppes des agences de bassin.
La feuille de route prévoit un cheminement clair :
Repérer les captages sensibles
Définis par un dépassement de seuils de qualité (selon l’article L211-11-1 du Code de l’environnement), ces captages nécessitent une attention renforcée. Un nouvel arrêté ministériel à venir précisera cette définition.
Délimiter les Aires d’Alimentation de Captage (AAC)
Grâce à des études hydrogéologiques et des cartes de vulnérabilité, les zones à protéger en priorité peuvent être identifiées avec précision.
Élaborer un plan d’action ciblé
Construit par les collectivités, ce plan doit :
Être proportionné au niveau de risque,
Cibler les zones les plus exposées,
S’appuyer sur une gouvernance locale forte et une animation de terrain impliquant tous les acteurs (agriculteurs, industriels, associations, agences de l’eau…).
L’objectif ? Faire de la qualité de l’eau un projet de territoire partagé.
Le déploiement de cette feuille de route s’échelonne sur deux ans :
Avril à septembre 2025 : concertation avec les parties prenantes (GNC, Corena, GT Collectivités)
Septembre 2025 : séquence politique de restitution avec l’ensemble des acteurs
Octobre 2025 : publication des livrables – arrêté ministériel et guide opérationnel
À partir de novembre 2025 : mise en œuvre concrète sur le terrain, avec l’appui du Centre de ressources Captages (OFB)
Été 2026 : finalisation des Plans de Gestion de la Sécurité Sanitaire de l’Eau (PGSSE)
Fin été 2026 : transposition complète de la directive européenne en droit français
Le dossier de presse complet est accessible ici :
Améliorer la qualité de l’eau par la protection de nos captages – Dossier de presse, mars 2025